La donation

Texte de Thérèse Barthas-Landrieu [5.5] 1874-1964, fille de Charles, extrait de « Notre famille picarde » – chapitre I : La ferme Landrieu à Canchy

La ferme Landrieu offrait au soleil de juin l’immense quadrilatère de ses briques roses. Ce mot de ferme évoque le centre des champs onduleux, des prairies à l’herbe haute sous des pommiers feuillus, une sorte de centre actif de toutes les végétations, de toutes les poussées de gerbes et de racines. Mais, au contraire, une ferme picarde ressemble toujours à une usine sans machines et sans cheminées, ayant chassé, pour l’utilité de beaux bâtiments, toute apparence de végétation. Dans la cour de la ferme Landrieu, à part deux tilleuls et un banc à l’ombre près de la maison des maîtres, tout était de briques et de pierres. Un enfant aurait dessiné, en quelques coups de crayon, le carré régulier fait par les bâtiments avec, au milieu, l’ovale d’une grande mare, elle-même enclose dans des margelles de briques et de pierres aussi. Le sol en pente était de pierres dures, coupé par des sentiers de briques, qui, les jours de pluie, menaient à la mare l’eau abondante qui ruisselait des toits. Ses toits étaient d’ardoises bleutées munis de larges gouttières, le plus beau luxe que l’on puisse s’offrir, dans ces climats où l‘éternelle chanson de la pluie n’est supportable qu’à l’abri de ces dômes éprouvés.
D’ailleurs, toute la ferme donnait cette impression de solidité et de confort. La maison principale était grande et par ses fenêtres ouvertes montrait de larges pièces et de beaux meubles. L’écurie abritait cinquante chevaux, les étables alignaient deux cents vaches, les granges, vides à cette époque, étaient vastes comme des églises et, derrière des grilles, on apercevait les cours secondaires pleines d’oies, de cochons, et plus loin encore, des remises où s’alignaient des voitures et des chariots.

Ce matin de juin était un dimanche. Les domestiques se reposaient, les moissons étaient arrêtées, les animaux restaient à l’étable et le soleil éclairait une cour bien balayée où rien ne traînait. Un coq solitaire, un chien de chasse étendu sur les marches semblaient être les seuls habitants de ce domaine rose, de briques et de pierres.

On entendit alors, venant de la cuisine, qui s’ouvrait par quelques marches directement sur la cour, des cris, des rires et l’on vit sortir deux grands gars portant un baquet de bois et qui, sautant, courant, se dirigèrent vers la pompe. Cette pompe monumentale en fer forgé alimentait les auges circulaires nécessaires aux animaux.
– Florentin, criait l’un, tiens bien le baquet je pompe.
– Attends Charles, criait l’autre, va doucement je mets ma tête dessous.
Charles et Florentin, ces deux frères si joyeux, sont tout simplement en train de faire leur toilette matinale en plein air. Ils sont torse nu, jambes nues, un simple caleçon de toile les habille et il est certain qu’à cette époque, vers 1863, cette tenue est un véritable scandale. Mais c’est dimanche, la cour est vide et il n’y a pour les admirer que quatre têtes curieuses et souriantes aux quatre fenêtres de la maison. En bas, il y a le vieux Monsieur Landrieu, leur père que l’on nomme Papa-père depuis qu’il a de nombreux petits-enfants. Auprès de lui, il a sa femme Maman-mère et là-haut deux bonnes, Mélie et sa fille Hermance qui, encore jeune, ne se cache pas pour admirer ces Messieurs, confiant aux moineaux des tilleuls :
– Qu’y sint bieux, min dieu qui sint bieux !

C’est une habitude que Charles a rapportée de Paris que ce lavage à grande eau froide, à la pompe, car il se plaint que les cuvettes des toilettes de sa vieille Maman, grandes comme un bol, sont tout juste bonnes à se rincer le nez. Comme il est l’enfant gâté, en trop rares visites chez ses parents, on lui passe, avec un sourire indulgent, toutes ses fantaisies de citadin.
– Vite, vite, fait Maman-mère, dépêchez-vous mes enfants, vos frères vont arriver et vos belles-sœurs ne seront pas contentes si vous n’étiez pas prêts pour l’heure de la messe.
– La messe, la messe, fait Florentin en grognant, qu’est-ce qu’on a besoin d’y défiler en famille ? Qu’elles aillent prier pour nous, ça suffira.
– Maman, crie Charles, nous n’avons pas besoin de l’eau bénite du curé, celle de la pompe, reçue du bon Dieu qui l’a envoyé du ciel, nous a lavés de nos crasses et de nos péchés.
– Vilain païen, répond Maman-mère en riant, j’ai promis à mon curé que tu m’accompagnerais ce matin.
– Bon, fit Charles conciliant, mais j’arriverai un peu tard, tout juste pour lui glisser, à l’offertoire, une pièce pour ses pauvres.
– Amen, chanta Florentin. Amène ta galette, pour le bedeau et la bedette !

Riant, criant, se battant à grand coups de serviettes, les deux jeunes gens regagnèrent la maison. Papa-Père se tordait de rire devant la poursuite de ces jeunes fous.
Charles et Florentin, “mes petits” comme les appelait Maman-mère, étaient les derniers des cinq fils de Monsieur Landrieu. Ils avaient, à ce jour, 26 et 24 ans. Les trois premiers étaient déjà mariés. Il y avait d’abord l’aîné, que l’on nommait Landrieu du nom de famille, selon la coutume picarde, le second Émile et le troisième Anatole. 32, 30, 28, 26 et 24 ans leurs âges étaient faciles à retenir, de deux ans en deux ans, ils étaient tous nés au mois de juin.

Le valet venait d’ouvrir toute grande la barrière, car on entendait sur la route le bruit des roues d’une voiture légère. Landrieu arrivait le premier flanqué de son épouse Olympe. Ils venaient de loin, fouettés d’air, ils avaient de belles couleurs paysannes, un air simple et heureux. Émile, lui au contraire, était un citadin, très bien mis, très pâle, sa femme Marie, née d’Hangest de Hollande, était une demoiselle noble d’Amiens. Elle avait de fausses papillotes, des nattes ébouriffées et mettait beaucoup de fantaisie et de désordre dans ce milieu si parfaitement équilibré.
Anatole arriva le dernier, mince, effacé, laissant toute la place à l’imposante Aurélie qui, malgré son jeune âge et une fraîche trentaine, approchait de cent kilos. Son embonpoint la laissait d’ailleurs agile et c’est avec légèreté qu’elle descendit de son perchoir, un magnifique cabriolet aux roues jaunes.
Ce furent d’affectueuses salutations car les cinq frères s’aimaient tendrement.
– Aurélie, cria Florentin en recevant sa belle-sœur, j’ai vu tes mollets, deux beaux petits jambons.
– Mon garçon, fit Aurélie pincée, tu t’en accuseras à confesse.
– Oui, comme un chien qu’on fesse, répondit spirituellement le coupable.
– Ces deux-là commencent bien, fit Anatole calmement. Comment va le petit Charles, continua-t-il en tapant sur l’épaule de son frère, ch‘Parisien ne nous oublie pas, je vois ! Et ch’meunier Émile, un peu blanc comme sa farine, et Landrieu toujours amoureux de son Olympe. Et il passait de l’un à l’autre avant d’aller rejoindre Maman-mère et Papa-père qui les recevaient à l’entrée de la grande maison.

On entendit une belle cloche, dont le son grave semblait tomber du pigeonnier derrière la grange.
– La messe, fit Aurélie importante, vite dépêchons-nous, et de sa voix de colombe grasse elle ajouta, avec un regard circulaire, tout le monde n’est-ce-pas ?
– Nous arriverons un peu plus tard, fit Landrieu, nous viendrons avec Papa-Père.
– Et ch‘Parisien avec Maman-Mère, ajouta Charles.
Pour faire plaisir à mon curé avait dit Maman-mère, mais ce qu’elle n’avouait pas, c’est qu’elle allait faire en public un gros péché d’orgueil. Cette entrée en famille de Monsieur Landrieu, son épouse et ses cinq grands fils, était de telle qualité, qu’elle ne pouvait s’empêcher d’y prendre un plaisir vaniteux, qui n’allait pas avec son humilité de bonne chrétienne. L’église était pleine, car les moissons de seigle étaient rentrées et celles de blé pas encore faites, et au beau milieu des prières, juste avant le sermon, les lèvres s’arrêtèrent de marmonner, tous les yeux baissés se relevèrent pour se fixer sur la porte d’entrée. Maman-Mère passait, marchant la première dans sa belle robe de faille noire avec col et manchettes de dentelle, coiffée d’une grande capote nouée de larges brides de ruban. Sa vie de recluse lui a donné à 60 ans un teint rose et blanc de religieuse et ses cheveux frisés naturellement ondulaient à grands bandeaux. Elle était grande et encore très mince.
Son mari la suivait très droit, il avait 1m80, des cheveux abondants, des favoris bien taillés encadraient son teint brique de paysan. Il portait une longue redingote et tenait dans ses mains lourdes, son immense chapeau haute forme, complément obligé de toute tenue soignée. Mais les yeux des fidèles devenaient plus ronds et plus brillants pour admirer les cinq gars ; tous grands, tous beaux selon le goût picard et l’on se chuchotait : “ Y sont là tertous au complet, qu’il est bien Mossieu Charles !”. Il faut dire qu’au milieu de ses frères, Charles faisait figure de dandy, avec ses pantalons de nankin clair, ses souliers fins, ses moustaches blondes et ses cheveux bruns coiffés à la jeune France, selon la dernière mode de Paris. Malgré son succès d’entrée, Charles n’était guère recueilli et pendant le sermon qu’ânonnais un curé qui manquait d’éloquence, il confiait à Florentin : – Dire qu’on pourrait être assis dans un pré à l’ombre, brouter de l’herbe fraîche, écouter les cloches des troupeaux, et qu’il faut rester là, collé sur ce banc râpeux: “agnus dei, que je m’ennuie”.
A quoi Florentin répondait: “Dominus vobiscum, moi aussi je m’assomme”.

Le déjeuner les avait tous réunis autour de la table familiale, un simple menu où tout était frais et exquis : pot-au-feu, poulets au blanc, gigot aux légumes verts et pour le dessert de grands compotiers de fruits cueillis le matin même dans le verger. Tous ces gars de campagne ont un bon coup de fourchette, le cidre est excellent, le vin médiocre et le cognac réellement mauvais, mais à part Charles personne ne buvait de liqueurs ni d’alcool.
– Vous devenez gras mes fils, fait Papa-Père, regardant ses fils l’un après l’autre, surtout Émile et Florentin. Ce sont vos maudits cabriolets qui vous alourdissent.
– Moi j’ai toujours circulé à cheval, pour surveiller mes gens, pour aller aux marchés et même pour les longs trajets jusqu’à Paris La Villette. Ça vous conserve un homme mince et alerte ! Tandis qu’avec votre nouvelle manie d’atteler pour faire trois pas, regardez-moi vos bedons : une boule sur deux quilles, un peu plus d’exercice, mes enfants ! Je dois dire pourtant que Landrieu est resté maigre et que Charles, ch’Parisien est bien trop coquet pour perdre sa fine taille.
– Mais Aurélie m’a l’air d’être aussi en “bonne santé”, fit Florentin malicieux, c’est sans doute parce qu’elle porte un chapeau cabriolet…
– Mon petit beau-frère, fit Aurélie d’un ton pointu, chez les Levoir, mes parents, on a toujours eu le jabot plein, mais le coffre aussi.
– A propos de coffre, reprit Papa-Père, ceci me rappelle la raison pour laquelle je vous ai tous réunis aujourd’hui. La question est d’importance et nous devons la traiter au plus tôt.
Alors se tournant vers sa femme :
– A toi Maman de leur expliquer nos récents arrangements.
– Voilà, commença Maman-Mère de sa voix douce, Papa-Père et moi nous nous faisons vieux et nous sommes décidés à nous reposer, pour cela nous laisserions notre ferme de Canchy à votre plus jeune frère Florentin.
– C’est entendu, fit Landrieu l’aîné, nous sommes tous consentants.
– Mais, continua Maman-Mère, il y a une combinaison conseillée par le notaire et au sujet de laquelle nous voudrions votre avis.
– D’après nos comptes, dit Papa-Père, nous possédons à ce jour une fortune estimée à cinq cent mille francs.
– C’est beau, s’exclama Charles, cinq cent mille, cinq fils élevés, quelle belle vie de travail cela représente, mes chers parents.
– Tu as bien compté, mon Charles, cinq cent mille, cinq fils, répondit Maman-Mère, c’est sur ce calcul que nous avons décidé de faire, de cette petite fortune, un partage anticipé.
Il y eut un silence, puis Anatole toujours un peu ralenti, risqua :
– Mais après ces donations comment comptez-vous vivre ?
– Voilà où est la combinaison, chacun de vous ayant pour ainsi dire touché son héritage anticipé, nous versera jusqu’à notre mort un intérêt de 3% par an; c’est donc 1.500 francs que nous devons recevoir de vous cinq, les nouveaux possesseurs de nos biens.
– Parfaitement combiné, fit Émile.
– Donc puisque cela semble vous convenir, expliqua Papa-Père, avec autorité, Landrieu notre aîné reçoit sa ferme de « La Vierge” et le domaine qui l’entoure.
– C’est trop beau, s’écria Landrieu, pendant qu’Olympe riait aux anges.
– Madame la propriétaire, fit Charles en s’inclinant et lui baisant le bout des doigts.
– Émile, continua Papa-Père, reçoit le “Moulin de l’Heure” avec ses pâtures sur la route d’Abbeville.
– Ch’meunier ti dors, réveilles-tes, fit Florentin.
– Anatole n’a pas besoin de terres ni de propriétés, puisqu’il a ses tissages d’Amiens, nous lui versons cent mille francs en titres, ainsi qu’à Charles et notre Florentin hérite de notre ferme de Canchy, où il est déjà installé avec nous.
– Comptez-vous y rester, demanda Marie ?
– Non, répondit Maman-mère, nous avons l’intention de nous faire construire une petite maison de retraite, modeste et confortable, dans la praire d’en face de l’église. Mes fils que pensez-vous de tout cela ?
Ils s’étaient levés tous les cinq, embrassant Maman, remerciant Papa, se félicitant l’un l’autre et l’on entendait : “c’est une idée magnifique”, “des parents comme vous, il n’y en a plus”, “comptez sur nous pour votre rente régulière…. merci de tout cœur”.
– C’est votre mère qu’il faut féliciter, faisait Papa-Père. C’est elle qui a tout arrangé avec la notaire, Me Oger. Il va d’ailleurs venir à 5 heures pour la signature de tous ces actes.
Les visages s’étaient éclairés de reconnaissance, Olympe et Landrieu, mains unies pensaient à la belle ferme qu’ils mettaient en valeur depuis plus de 10 ans et qui appartiendraient à leurs enfants. 3.000 francs par an de loyer, ce n’était rien pour un pareil domaine.
Marie, un peu égarée, confiait à Émile: “Mon moulin joli, mon moulin chantant, quel beau conte à dire ce soir aux enfants.”
Aurélie, la riche Aurélie, n’avait pas l’air très impressionnée par cette fortune en billets, qui venait s’ajouter à sa ronde dot, à son usine et à ses riches espérances.
Charles et Florentin, rouges et un peu gais de tant de cidre et d’un peu de cognac, se bourraient de coups de poings.
– Mossieu ch’richard ed ché boulvard, Mossieu Titisse ch’capitalisse ! Y s’in vo tout croquer en cravates et pantalons de nankin.
– Non, répondit Charles redevenu sérieux, j’offrirai ma fortune à ma future.
– Non ! Charles penserait-il à se marier, questionna Maman-Mère.
– Qui est-ce, comment est-elle ? firent les belles-sœurs très intéressées.
– Une blonde aux yeux bleus, mais bleus comme des pervenches de juin, répondit Charles, je ne sais pas encore si elle voudra de moi, elle est riche, très courtisée.
– Est-elle pieuse et bien-pensante ? interroge Aurélie, avec componction.
– Oh, répondit Charles, je m’en soucie fort peu, je sais seulement qu’elle est protestante.
– Sainte Vierge, ma patronne, cria Aurélie horrifiée, Charles tu ne feras pas un mariage pareil, ta pauvre mère en mourrait, nous ne pourrions pas la fréquenter.
– Ma chère Aurélie, répondit avec calme Maman-Mère, les protestants sont des chrétiens comme nous autres, et j’ai toujours laissé mes fils absolument libres dans le choix de leurs épouses.

La cloche de l’église se mettait à sonner les vêpres.
– Vite, vite, fit Aurélie, encore haletante du coup d’assommoir que Charles venait de porter à la religion de la famille, vite allons tous à vêpres, prier pour que ce malheur nous soit épargné.
– Moi, répondit tranquillement Maman-Mère, je n’ai pas de prière de ce genre à faire au bon Dieu, dites-lui de m’excuser, j’ai de la visite à la maison, il me pardonnera.
– Nous non plus, dirent les cinq frères, la messe du matin nous a suffi et nous allons avec Papa faire la tournée traditionnelle des moissons.
– Et moi, je vais avec eux, fit Olympe.
Si bien que seules les dames, leurs fausses boucles, leurs crinolines, leurs immenses chapeaux, allèrent occuper le banc de famille déserté.
Maman-Mère restait à la maison pour préparer la collation et les hommes se mirent en route. Landrieu et Olympe se donnant la main marchaient les premiers, Émile et Anatole suivaient causant sérieusement de leurs affaires et Papa-Père venait en dernier, donnant le bras à Florentin.
– Charles, Charles appelait-on.
– Je viens, j’arrive, répondit Charles, juste un petit mot à Maman !
– Maman chérie, lui confiait-il, encore merci, c’est très beau ce que vous avez fait pour vos fils et ils n’oublieront pas. Pour la rente, ne craignez rien, pas un de nous ne manquera à son devoir.
– Je sais mon Charles que je peux compter sur toi, mais pour les autres, j’ai peur que mes belles filles trouvent un jour que je n’en finis pas de mourir.
– Mère ne dites pas une chose pareille, vous savez bien que vous êtes notre grand bonheur à tous.

Après avoir donné un baiser aux joues si douces et si blanches de la vieille dame, Charles partit en courant pour rejoindre ceux qui l’attendaient devant la barrière. Maman-Mère, du haut des marches de la cuisine, les regardait tous, les yeux attendris d’orgueil. Son Landrieu, immense et droit, Émile et Florentin grands comme lui, Landrieu et Anatole minces, le dos rond, et Charles mèche au vent, moustaches blondes, si élégant dans son frais pantalon de nankin .
– Oui, murmura-t-elle, Hermance avait raison, y sint bieux ch’z’hommes y sint fin bieux.

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