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QUARANTAINE
Espace de quarante jours, le carême ou la sainte quarantaine – isolement de durée variable (de quarante jours à l’origine) qu’on impose aux voyageurs et aux marchandises en provenance de pays où règnent certaines maladies contagieuses. Pavillon de quarantaine, signalant que le navire ne peut communiquer. Par extension isolement imposé à des personnes contagieuses ou supposées contagieuses. Mettre en quarantaine: situation d’une personne exclue, par la volonté d’un groupe social, de tout rapport avec les éléments de ce groupe = boycottage.
Source : le ROBERT : (fin XII°; de quarante)
Mesure de police qui, autrefois, imposait un isolement provisoire de 40 jours aux voyageurs provenant d’une zone d’épidémie ou d’endémie avant qu’ils ne puissent circuler librement dans une zone non atteinte.
La quarantaine était censée correspondre à la durée d’incubation des maladies contagieuses. Le délai fut ensuite réduit à un maximum de 14 jours. Aujourd’hui, c’est le règlement sanitaire international qui établit en fonction de la meilleure connaissance des modes de contagion, la liste des maladies soumises à une surveillance internationale et qui fixe pour celles qui le nécessitent la durée d’isolement.
Source : LAROUSSE Médical
Quarantaine Maritime : Isolement imposé à un navire portant des personnes ou des animaux en provenance d’un pays où règne une maladie contagieuse.
Source : Petit LAROUSSE ILLUSTRE
Quarantaine-le-Roi : Comme chef suprême des armées féodales, Philippe Auguste avait interdit (v. 1200) d’attaquer les parents d’un seigneur avec qui l’on était en guerre privée, avant un délai de 40 jours.
Pour les animaux, en particulier chiens et chats : quarantaine de 40 jours à 6 mois selon les pays
Source : QUID 1996
Quarantaine-le-Roi : Institution attribuée à Philippe Auguste, et renouvelée par St Louis en 1257, qui interdisait aux seigneurs féodaux qui avaient été offensé de venger leur injure avant 40 jours.
Sainte Quarantaine : Le carême qui comprend 40 jours de jeûne.
Source : Dictionnaire Encyclopédique QUILLET
LAZARET
Lazaret : n.m. du bas latin : lazarus ; ladre, lépreux.
Les lazarets étaient des hospices pour lépreux. Les pestes qui ont désolé l’Europe au XIV° siècle ont provoqué des mesures prophylactiques; en 1403 les provéditeurs de santé créés par Venise en 1348 établirent dans l’île de Ste Marie de Nazareth le premier lazaret pour isoler les pestiférés. Plus tard, en 1467 Gênes suivit l’exemple. En 1476 le Roi René fit transformer une léproserie pour les pestiférés. En 1526 Marseille installe dans l’île de Pomègue un port où les navires suspects devaient faire quarantaine. Au XVI° siècle la Méditerranée française compte 2 lazarets: Toulon pour la marine d’État et Marseille pour la marine marchande. Ce n’est qu’après une période dite « de sereine à bord » (de 2 à 8 jours) que les passagers des navires suspects étaient mis en quarantaine (30 à 40 jours) au lazaret. C’est en 1818 que fut établi le premier lazaret en pays musulman, à Alexandrie
Source: LAROUSSE du XX° siècle
Lazaret : n.m. (vénitien lazaretto, m,s pour nazareto, d’après l’hôpital Santa Maria de Nazareth, avec attraction du mot lazaro, lépreux venant de Lazare)
Source: Dictionnaire Encyclopédique QUILLET
RÈGLEMENT SANITAIRE INTERNATIONAL
Les mesures d’isolement prises à Reggio Emilia dès 1374 et la Quarantaine appliquée à Raguse dès 1377 ne pénétrèrent en France que dans la seconde moitié du XV° siècle ; Brignoles, en Provence la première décide le 28 février 1451 de fermer ses portes à ceux qui viennent de paroisses infectées ; en 1464 elle expulse les suspects et les étrangers pendant 40 jours pour éprouver s’ils sont ou non malades ; en 1494, elle exigera, pour la première fois en France, un billet de santé de tous les voyageurs, attestant que les lieux où ils sont passés sont en bonne santé.
La désinfection par des parfums soufrés des maisons contaminées et des marchandises provenant de lieux infectés ou suspects de peste, pratiquée dès 1399 à Reggio, en 1402 à Milan, n’est imitée en France pour la première fois qu’en 1482 par Orléans.
En France le premier hôpital spécialisé dans l’isolement des malades de la peste est celui de Bourg-en-Bresse en 1472, suivi par Lyon en 1474, Marseille en 1476, Carpentras en 1481, Orange en 1490, et Bordeaux en 1504
La disparition de la peste s’explique en grande partie par l’efficacité croissante des mesures prises collectivement pour endiguer le fléau, notamment la quarantaine, surtout à partir du moment où, dans la seconde moitié du XVII° siècle, c’est le gouvernement central lui-même qui organise la lutte.
Une loi du 9 mai 1793 avait déjà organisé les lazarets méditerranéens contre la peste. Celle du 3 mars 1822 élargit les quarantaines à l’ensemble des fièvres pestilentielles, accentue les modes de surveillance, punit lourdement les possibles transgressions
Source: « Les Malheurs des Temps – Histoire des fléaux et des calamités en France J.DELUMEAU et Y. LEQUIN – Larousse
Première quarantaine à Raguse en 1377, Lazaret à Venise en 1403, Marseille en 1525.
15 Conférences Internationales eurent lieu dans la seconde moitié du XIX° siècle et la première moitié du XX° siècle (La première Conférence Internationale eut lieu à Paris en 1851) pour élaborer des Conventions Sanitaires Internationales (La 1ère Convention Sanitaire Internationale fut signée à Venise en 1892).
L’Office International d’Hygiène Publique fut institué à Paris en 1907 pour assurer l’application des conventions. Ce fut le premier organisme sanitaire mondial, il fonctionna pendant 40 ans.
L’Organisation Mondiale de la Santé a repris l’héritage des institutions antérieures : Office International d’Hygiène Publique, chargé de la prophylaxie quarantenaire et l’Organisation d’Hygiène de la Société des Nations qui s’occupait de la lutte contre les maladies infectieuses, d’hygiène publique et sociale. L’O.M.S. a reçu son statut le 22 Juillet 1946 de la Conférence Internationale de la Santé réunie par l’O.N.U., à New York. (L’OMS est une des 12 institutions spécialisées de l’ONU). Le statut de l’OMS a été publié par décret n° 64-1177 du 23/11/1964 (JO du 29/11/1964)
Source : « Éléments de médecine préventive, santé publique et hygiène » par Ch. GERNEZ-RIEUX et M. GERVOIS (Ed: Flammarion)
L’APOCALYPSE DES PESTES.
La préhistoire des maladies restera toujours incertaine, mais dès l’ère de l’écrit on observe que toutes les civilisations ont eu à subir les méfaits des contagions désignées dans leur ensemble sous le nom de « peste » ; la dernière en date étant celle du SIDA.
En latin le mot « pestis » désigne un fléau en général ; puis pesti a désigné en français les méfaits des maladies contagieuses, au point qu’on pouvait parler des « pestes », mais aujourd’hui on ne peut plus employer ce terme qu’au vu de certains symptômes cliniques, et après identification du bassin « Yersinia pestis », découvert en 1894 par YERSIN.
Cette notion se retrouve chez les Égyptiens du II° millénaire avant notre ère, chez les Hittites à Sumer, comme dans la Chine la plus ancienne.
L’Ancien Testament contient de nombreuses allusions à la peste: la peste figure parmi les le 7 plaies que de Dieu de Moïse infligea à l’Égypte ; et c’est encore la peste qui décima les Philistins lorsqu’ils s’emparèrent de l’Arche d’Alliance.
Avant l’ère chrétienne la peste recouvrait toutes les grandes épidémies qui marquèrent la mémoire collective des peuples, soit une quarantaine.
La peste noire fut l’apanage du Haut Moyen-Age et la navigation active dans le bassin méditerranéen la propagea jusqu’au Rhin.
Elle sévit jusqu’au milieu du VIII° siècle pour ne réapparaître qu’au XIV° siècle venue d’Asie centrale.
Après cette épidémie meurtrière l’Occident n’allait en être débarrassée que quatre siècles plus tard.
Les Français de l’armée de Bonaparte retrouvèrent la maladie, en débarquant en Égypte. La peste décida le commandement de suspendre la poursuite de la conquête de la Syrie. Déçu et vaincu, Bonaparte rentra en France et se précipita à Paris; passible déjà du conseil de guerre pour abandon d’une armée devant l’ennemi, il aurait pu être arrêté pour n’avoir pas observé la quarantaine en débarquant sur le sol français. On n’en fit rien et la carrière fulgurante de Bonaparte se poursuivit, comme on sait.
La peste venait toujours d’Orient lorsqu’elle débarqua à Bari en 1816, à Majorque en 1819, à Odessa en 1828. Cependant, les gouvernements prenaient conscience de leurs possibilités d’action et, surtout après l’épidémie de choléra des années 1830, ils décidèrent d’harmoniser leurs règlementations. Cela ne se fit pas sans peine.
Après une initiative manquée venue de la France à l’occasion de la première poussée de choléra, une Conférence Sanitaire Internationale s’ouvrit à Paris en 1851 ; elle aboutit à une convention portant sur le choléra et d’autres fièvres épidémiques, et des réunions devaient se tenir jusqu’à la fin du siècle.
A côté de ces conférences épisodiques et diplomatiques, la nécessité d’organismes permanents s’imposa. A partir de 1839 fonctionna à Constantinople un Conseil Supérieur de Santé. D’abord il fut entièrement géré par les autorités ottomanes, puis les puissances occidentales lui imposèrent des collaborateurs qui le rendirent plus efficace. Aidé par le Conseil Sanitaire de Tanger en 1840, puis par le Conseil Quarantenaire d’Égypte en 1843, il devint un bureau d’information extrêmement utile pour le bassin méditerranéen. On peut dire qu’à partir des années 1870 l’Europe occidentale se considérait comme étant à l’abri de la peste: jamais plus on ne revivrait les drames de la peste noire du Moyen Age, ni l’horreur de Marseille en 1720.
Un Bureau Sanitaire Panaméricain fonctionna dès 1902, qui se consacra à la fièvre jaune. Tous ces organismes travaillaient de façon dispersée jusqu’à ce que fût ouvert en 1910 l’Office International d’Hygiène Publique : il devint un observatoire mondial des grandes maladies épidémiques et forma le noyau de ce que devaient être la section sanitaire de la Société des Nations pendant l’entre deux-guerres, puis l’Organisation Mondiale de la Santé après 1945.
Source : « Les épidémies dans l’histoire de l’Homme » – J. RUFFIE et J.C. SOURNIA – Flammarion
Dans les temps modernes, les épidémies de peste les plus célèbres sont celles de Nimègue (1635), Londres (1665), Marseille (1720), Moscou (1771). Les grandes épidémies de 1798 et 1835 ont eu l’Égypte pour principal théâtre et ont épargné l’Europe
Source: Dictionnaire Encyclopédique QUILLET
CONSEIL SANITAIRE, MARITIME ET QUARANTENAIRE D’EGYPTE
Semble avoir été créé par décret khédivial du 3 Janvier 1881 (2 safer 1298), par le Khédive Abbas HILMI. (JO du 1/9/1907 – p 6247). Cette création advient 12 ans après l’ouverture du Canal de Suez.
Walter MIEVILLE, un anglais, a été nommé le 25 Février 1884 président du Conseil Quarantenaire. (Selon « L’ÉGYPTE Impérialisme et révolution » par Jacques BERQUE, p 198 – Ed : Gallimard 1967)
L’Annexe III de la convention sanitaire de Venise du 30 janvier 1892 concerne la composition, les attributions et le fonctionnement du Conseil Sanitaire, Maritime et Quarantenaire d’Égypte.
Les décrets khédiviaux du 19 juin 1893 et 25 décembre 1894, ainsi que l’arrêté du ministre de l’Intérieur du 19 juin 1893, complètent les dispositions.
Le 3 décembre 1903, lors de la signature de la convention internationale conclue à Paris pour sauvegarder la santé publique contre l’invasion et la propagation de la peste et du choléra, le président du Conseil Quarantenaire était l’anglais Marc-Armand Ruffer, (qui fut le Chef de Tante Thérèse).
Selon le dossier de la Légion d’Honneur de Tante Thérèse, Oncle Édouard a été nommé Inspecteur Général du Service Sanitaire, Maritime et Quarantenaire d’Égypte, en 1928. Le décret khédivial du 19 Juin 1893 stipule en son article 2 que l’inspecteur général doit être un « docteur en médecine européen », ceci explique cela.
Source : Journal Officiel de la République Française du Dimanche 1er Septembre 1907 – N° 236 (pages 6237 à 6250)
L’ÉMIGRATION LIBANAISE
« L’émigration libanaise a commencé vraiment dans la seconde moitié du XIX° siècle. C’est l’effondrement de la production de la soie qui contraignit ceux qui vivaient de la sériciculture à émigrer. En 1914, un quart de la population du mont Liban avait quitté le pays. Les premières destinations des émigrés étaient alors l’Amérique et le Brésil, mais aussi l’Égypte. Dès la fin des années 20, cette émigration s’accentua et se diversifia….. »
Source : Joseph MAILIA (Doyen de l’Institut Catholique de Paris) – FIGARO MAGAZINE du 24 Octobre 1998
JUMEL Louis Alexis – Ingénieur français – Breuil-le-Sec (Oise) 1785 – Le Caire 1823
Constructeur de machines à filer et à tisser, il est appelé en 1817 par Méhémet-Ali pour diriger les différentes filatures que le pacha installait en Égypte. Il découvre alors une variété de coton à longues fibres qui remplace très avantageusement la variété indigène. Mis en culture par ses soins, ce coton apparaît dès 1821 sur les marchés Européens sous le nom de « coton Jumel » ou « coton Maho » du nom de Maho Bey, propriétaire du jardin dans lequel se trouvaient les premiers plants de la nouvelle variété. Le « coton Jumel » fera la fortune de l’Égypte et toutes les variétés à longues fibres produites depuis par l’Égypte dérivent de lui.
Source : Inventeurs et Scientifiques – Dictionnaire des Biographies – Edition LAROUSSE – Avril 1994
En Égypte, la culture du cotonnier était presque inexistante au début du XIX° siècle et son développement systématique fut l’œuvre de deux hommes : un chef d’État, Méhément Ali et un technicien le Genevois Jumel.
De plus la prolongation de la guerre de sécession en Amérique obligea l’Angleterre à trouver de nouvelles sources d’approvisionnement du coton.
Source : Que Sais-Je N°90 – Le Coton et l’Industrie Cotonnière par Denis Chaigne
JUMEL (Louis-Alexis) – Breuil-le-Sec (Oise) 14 janv. 1785 – Le Caire (Égypte) 17 juin 1823
Fils d’Alexis et de Cécile Bouchet, orphelin de bonne heure, il fait son apprentissage de mécanicien. En 1804, ouvrier à Lyon, il accompagne son patron M. Dupont venu monter une filature à Annecy ; il y demeure, y devient contremaître en 1809 puis s’en va diriger vers 1816 à Cluses (Haute-Savoie) un grand établissement de filature, de tissage et de construction d’appareils mécaniques. Il en invente plusieurs : appareil pour carder et filer la laine et le coton, appareil pour tondre, lustrer et presser les étoffes, tours de diverses espèces. En 1817 il sollicite l’aide du gouvernement sarde pour agrandir ses usines et devant son insuccès il part pour l’Égypte où il est chargé de construire la filature de Boulaq près du Caire. Bientôt, il introduit au village de Matarieh près d’Héliopolis une sorte de coton, baptisé le Jumel. Il en envoie trois balles à Marseille pour le soumettre à l’examen d’experts qui le trouvent excellent. Le pacha lui fournit alors en Basse Égypte plusieurs hectares de terres a ensemencer et la direction des plantations dont les récoltes passeront de 947 quintaux en 1821 à 40 000 en 1823, 213 000 en 1835, 500 000 en 1855 et plus de deux millions en 1940.
Bruckert : Documentation sur le Jumel, 1942
BLEMONT – Source : Dictionnaire de Biographie Française – Librairie Letouzey et Ané – 87 Boulevard Raspail Paris – 1992
Docteur RUFFER
Il s’appelait Marc-Armand, était président du conseil sanitaire, maritime et quarantenaire d’Égypte, grand officier des ordres de l’Osmanié et du Medjidié.
Le 3 décembre 1903, il a signé la convention internationale, en vue d’arrêter les mesures propres à sauvegarder la santé publique contre l’invasion et la propagation de la peste et du choléra.
Source: J.O. n° 236 du Dimanche 1er Septembre 1907.
ZANANIRI Pacha
Dans le roman « LE TARBOUCHE » de Robert SOLE, il est mentionné que le nom de Zananiri est d’origine grecque
EL TOR
Le nom d’El Tor est connu en médecine comme étant un vibrion du choléra, voisin de celui de KOCH; il a été identifié en 1905 (soit 7 ans avant le premier séjour des BARTHAS), dans ce lazaret de la Mer Rouge, dont il porte le nom.
En 1971 le vibrion El Tor a été à l’origine d’une grave épidémie de choléra en Indonésie, à partir des Célèbes.
LAVERAN
Du moins LAVERAN n’était pas inconnu dans notre famille, car Marcel LANDRIEU (5.7), frère de Tante Thérèse et mon grand-père, avait eu le grand honneur de travailler avec Alphonse LAVERAN et Charles NICOLLE au sein de la Mission Antipaludique de l’Armée d’Orient en Grèce, entre Mars 1917 et Février 1918, date où il fut nommé à l’Hôpital de Port-Saïd.
Il ne faut pas oublier qu’Alphonse LAVERAN était prix NOBEL depuis 1907 et que Charles NICOLLE le devint en 1928.
Quant à Sir Ronald ROSS il fut prix Nobel dès 1902
COUVENT SAINTE CATHERINE
Dans le désert du Sinaï, l’empereur byzantin JUSTINIEN érigea, au VI° siècle, le monastère Sainte-Catherine. Depuis des siècles seule la tribu des Jebelia, anciens bédouins aujourd’hui sédentarisé, a le droit de travailler au monastère.
Source: « FAUT PAS RÊVER » – FR3 du Vendredi 14 Août 1998
MARDRUS
Joseph MARDRUS [Eru] (1868-1949), mari de Lucie DELARUE-MARDRUS : traducteur du Livre des Mille et Une Nuits (1898-1904), du Coran (1925).
DELARUE-MARDRUS
Lucie [P,R] (1880-1945). Romans : Graine de vent, le Roman de six petites filles, l’Ex-Voto.
Source : QUID 1996
INDIAN MAIL
Service postal de Londres à Delhi, « Malle des Indes ».
– XIX° siècle : La Cie Britannique des Indes (fondée en 1600) utilisait des navires spéciaux de fort tonnage contournant l’Afrique par Le Cap.
On tenta un essai par l’isthme de Suez, puis l’Égypte en voiture à 2 places [mettant 113j (navires à voile : 84j par le Cap)].
– 1835 à la suite d’un essai de Thomas WAGHORN (officier de marine), la malle passe par la Mer Rouge. La France s’engage à lui faire exécuter le parcours Alexandrie-Marseille en 300h (12j et demi) et Marseille-Calais en 102h (4j 6h)
– 1870-71 pendant la guerre, passe par Belgique-Allemagne-Italie jusqu’à Brindisi (au lieu de Marseille)
– 1871 trajet français est repris, embarquement à Brindisi maintenu.
– 1877 tunnel du Mont-Cenis ouvert (faisant gagner 2j)
– 1888-1939 (devient hebdomadaire) Canal de Suez utilisé. Trajet Londres-Brindisi : 16j et demi dont 47h pour Calais-Brindisi (soit 2 200 km) ce qui paraissait un record [train de 2 wagons : 1 pour la malle et 1 pour la Cie Internationale des Wagons-lits].
Source : QUID 1996
LA FRANCE AU MOYEN-ORIENT
1) COOPÉRATION DE LA FRANCE A LA DÉFENSE DU CANAL DE SUEZ.
– Septembre 1914 : Envoi du capitaine MORNET, en mission à Port-Saïd
– 1er Novembre 1914 : Rupture des relations diplomatiques avec la Turquie
– 7 Novembre 1914 : Envoi en Égypte de 2 navires, à la disposition de la flotte anglaise
– 21 Novembre 1914 : Le cuirassé Le Requin arrive à Port-Saïd
– 26 Novembre 1914 : Une escadrille d’hydravions à Port-Saïd
– 1er Décembre 1914 : 5 hydravions Nieuport, arrivent à Port-Saïd
– 1er Janvier 1915 : Le croiseur d’Entrecasteaux arrive à Port-Saïd
– Janvier 1915 : Établissement, au Caire d’une mission permanente auprès du Commandant des troupes anglaise d’occupation en Égypte
– 28 Janvier 1915 : Mission militaire, auprès du Général Commandant les forces britanniques d’Égypte ; Lt-Colonel MAUCORPS, puis Colonel BREMOND
– 2-3 Février 1915 : Mission débarque à Port-Saïd
– 6 Février 1915 : Attaque du Canal de Suez par les Turcs.
2) PARTICIPATION FRANÇAISE A L’OCCUPATION DE LA PALESTINE (Janvier 1917)
Le détachement français de Palestine, sous les ordres du Lt-Colonel Philippe de PIEPAPE, débarque le 21 Avril 1917 à Port-Saïd, où une base française fonctionnait depuis quelques jours.
3) LÉGION D’ORIENT
Octobre 1916-Février 1918 – formée au nord de Famagouste (Chypre), avec des Arméniens et des Syriens.
4) CRÉATION DE LA BASE DE PORT-SAID (27 Mars 1917) qui regroupe :
– Détachement français de Palestine-Syrie
– Mission militaire du Hedjaz
– Légion d’Orient
5) TROUPES FRANÇAISE DU LEVANT
5 Janvier 1919 : Le détachement français de Palestine-Syrie, devient « Troupes Française du Levant »
Source : Extrait de : « Les Armées Françaises dans la Grande Guerre – Tome IX – I° Volume Ministère de la Guerre – E.M. de l’Armée – Service Historique PARIS – Imprimerie Nationale » – S.H.A.T. – Vincennes – Cote: 92
Pour plus de détails sur l’attaque du Canal de Suez par les Turcs, consulter le livre :
« HISTOIRE MARITIME DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE – II Méditerranée (1914-1915) par Paul CHACK et Jean-Jacques ANTIER – Éditions FRANCE-EMPIRE
HÔPITAL DE SUEZ
Le 28 octobre 1918 le Sous-Secrétaire d’État du Service de Santé Militaire informait le Général Commandant l’Armée d’Orient que de nombreuses ambulances et hôpitaux militaires n’avaient pas adressé les feuillets de passage au Service des Renseignements aux Familles (pensions, état-civil).
Parmi ces établissements j’ai relevé :
– Hôpital Civil Français de Suez
– Hôpital Base Française à Port-Saïd
– Hôpital auxiliaire d’Ismailïa
Source: Service historique de l’Armée de Terre – Château de Vincennes – Réf: E Santé-Guerre
GUERRE SOUS-MARINE
Contrairement à ce qu’écrit Tante Thérèse, les sous-marins allemands n’avaient pas pénétré en Méditerranée via le Détroit de Gibraltar.
Il s’agissait de sous-marins autrichiens basés dans les ports autrichiens de la mer Adriatique, avant le début de la guerre.
Source : « HISTOIRE MARITIME DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE – II Méditerranée (1914-1915) par Paul CHACK et Jean-Jacques ANTIER – Editions FRANCE-EMPIRE
Le LOTUS.
Ce bateau des Messageries Maritimes est aussi mentionné dans le roman, cité plus haut, « LE TARBOUCHE »:
« Depuis le départ de Marseille, l’équipage du Lotus avait été hanté par la crainte d’une attaque sous-marine…. »
Le Lotus a reçu aussi un voyageur de marque : en effet le 4 février 1921 Georges CLEMENCEAU y embarqua pour un voyage en Égypte (voir plus loin) et plus tard, en 1925 mon père quand il rejoindra son poste.
OUVRIERS CHINOIS
Ceci est un fait exact et Tante Thérèse semblait ignorer qu’à peu de kilomètres de Canchy se trouve un cimetière de chinois morts en 14-18, à Nolette, à côté de Noyelles-sur-Mer.
« L’Angleterre n’avait que 150 000 hommes sur le front en 1914 ; elle devait faire appel aux contingents des colonies et des dominions. Les Français firent de même en Afrique, levant des soldats dans les colonies d’Afrique noire, et jusqu’à Madagascar ou en Indochine. On vit même des vapeurs transporter en Europe des milliers de travailleurs chinois ». On avait un moment envisagé de faire venir des Éthiopiens.
Source : « La Grande Guerre au jour le jour » Pierre MIQUEL – Fayard – 1988
Il a fallu attendre 80 ans pour que des hommages soient rendu aux Chinois et aux Indochinois ayant travaillé et combattu pour la France pendant la Première Guerre mondiale.
L’hommage aux combattants indochinois a eu lieu le 1er novembre 1998 au Jardin tropical de Nogent-sur-Marne et un monument commémoratif à la mémoire des « Chinois morts pour la France en 14-18 » a été inauguré ce même jour au jardin Baudricourt – Paris (XIII°), en présence du secrétaire d’État aux Anciens Combattants, Jean-Pierre Masseret.
Source : Le Figaro du 31/10/98
MÉDECIN-MAJOR de 2ème CLASSE.
« Sur le front, les femmes médecins ne furent acceptées qu’en petit nombre et virent leurs responsabilités réduites parfois jusqu’au rôle d’infirmière. Les étrangères accédèrent plus facilement à des postes de responsabilités.
La reconnaissance officielle de leur travail ne survint qu’en 1918 avec une circulaire du ministère de la Guerre accordant aux femmes médecins dans les hôpitaux militaires le grade et la solde d’Aide-Majors de 2ème classe.
La guerre était pratiquement finie. Les femmes n’avaient pas attendu cette distinction et cette rétribution pour porter secours aux blessés. »
Source : « Les filles d’Esculape – Les femmes à la conquête du pouvoir médical » par le Dr Constance JOËL – Édition Robert Laffont – 1988
« Pas de femmes-soldats en France, l’opinion ne le tolérerait pas. Il n’y aura tout juste quelques ambulancières et une grande quantité d’infirmières et de soignantes. L’armée française de la Grande Guerre reste une affaire d’hommes. »
Source : « La Grande Guerre au Jour le Jour » par Pierre MIQUEL – Fayard 1988
La circulaire mentionnée ci-dessus date du 7 Octobre 1918, signée par Louis MOURRIER, ministre de la Guerre en place.
Le titre exact est : « Doctoresse Adjointe au Service de Santé Militaire ».
L’article X indique que celle-ci reçoit un traitement égal à la solde d’un Médecin Aide-Major de 2° classe, en service dans les mêmes conditions, augmentée d’une somme égale aux accessoires de solde.
La loi du 1er juillet 1889 a accordé l’autonomie complète au Service de Santé Militaire.
CLEMENCEAU (1841-1929)
Le Voyageur Octogénaire. Après sa démission le 18 Janvier 1920, Clémenceau entreprit 3 grandes expéditions : la première en Égypte et au Soudan (4 février-21 avril 1920) ; la deuxième en Asie du Sud-Est (20 septembre 1920-mai 1921) ; la troisième aux États-Unis (11 novembre 1920-20 décembre 1922).
A son retour d’Asie du Sud-Est, Clémenceau s’embarqua le 4 mars 1921, à Colombo, sur l’Ormonde paquebot des Messageries Maritimes et arriva à Toulon le 21 mars.
Source : CLEMENCEAU par Jean-Baptiste DUROSELLE – Éditions Fayard – 1988
Cette rencontre a donc eut lieu en mars 1921.
FROMONT JEUNE et RISLER AINÉ
1er roman d’Alphonse DAUDET, écrit en 1874.
Le commentaire de Tante Thérèse est une appréciation personnelle car dans le roman il n’est jamais question de « travaux forcés » ; Frantz RISLER, héros du roman était de nationalité suisse, et ingénieur sorti second de l’École Centrale, après avoir fait ses études au Lycée Chaptal.
Trahi par la jeune fille dont il était amoureux (et non fiancé), il décida « de quitter Paris, et dans sa rage de fuir, La Grand’Combe lui semblant trop rapproché, il sollicita et obtint une place de surveillant à Ismaïlia, aux travaux de l’isthme de Suez »
Mais il est exact que vers 1860 Port-Saïd était surnommée « la Cayenne du Désert »
Source : « Le Canal de Suez » par Henri POYDENOT – Série QUE SAIS-JE N° 681 – Presses Universitaires de France – 1955
MARC et COLETTE
Il s’agit de mes parents : Marc LANDRIEU (5.7.1.) et Colette SONREL
Mon père a été engagé le 1er janvier 1926 par le COMPAGNIE UNIVERSELLE DU CANAL MARITIME DE SUEZ, 1 rue d’Astorg à Paris, grâce à Tante Thérèse ; il a terminé son service le 14 Septembre 1956, lors de son rapatriement en France à la suite de la nationalisation de la Cie et à l’intervention israélo-anglo-française
Mes parents se marièrent le 10 Janvier 1928, à Paris et arrivèrent en Égypte aussitôt après.
PETITE NIÈCE
Il s’agit de Françoise LANDRIEU (5.7.1.1.) épouse de Michel DUMONT, native d’Ismaïla.
LAWRENCE
Cette anecdote me laisse perplexe ; il y certainement une partie de vérité mais aussi elle pose une question puisqu’à l’époque elle était en France !
Dans son livre Les Sept piliers de la Sagesse (chapitre LV), T.E. LAWRENCE relate cet événement, sans mentionner Tante Thérèse. Le problème est qu’il le situe au 9 Juillet 1917, date où Tante Thérèse se trouvait en France, à moins qu’elle ne partît en France après cette date.
« Notre but était Shatt, poste établi en face de Suez sur la rive asiatique du Canal. Nous y arrivâmes enfin vers 3 heures de l’après-midi, 49 heures après notre départ d’Akaba. C’eut été, pour un raid indigène, un temps assez remarquable et nous étions partis fatigués.
Shatt offrait un désordre extraordinaire, sans une sentinelle. En vérité la peste y avait fait son apparition deux ou trois jours auparavant. Les camps avaient donc été évacués en hâte et abandonnés intacts ; les troupes bivouaquaient dans le désert, loin de la contagion. Naturellement, nous ignorions tout de ces événements et nous fîmes une battue à travers les bureaux vides jusqu’au moment où je découvris un téléphone. J’appelai le Q.G. de Suez et déclarai que je voulais traverser le Canal.
Mille regrets, me répondit-on ; mais ce n’était pas leur affaire. L’Inland Water Transport s’occupait de ce genre de transit suivant ses propres méthodes. Certains reniflements de mépris impliquaient que ces méthodes n’étaient pas celles du Quartier Général. Indompté (je n’ai jamais eu l’esprit de corps administratif) j’appelai les bureaux de l’Inland Water : je venais juste, expliquai-je, d’arriver à Shatt à travers le désert, porteur de nouvelles urgentes pour le Q.G…
Mille regrets, me répondit-on : il n’y avait pas de bateau libre. On en enverrait un sans-faute dès le lendemain à la première heure pour me conduire au Service de Quarantaine. Et l’on coupa. »
LAWRENCE n’attendit pas et traversa le Canal grâce à la connivence du major LYTTELTON de l’Embarkation Office. Il a dû prendre le canot du Service Quarantenaire, autorisé à naviguer dans le golfe de Suez.
BOTANISTE
Tante Thérèse avait certainement des connaissances en cette matière, car elle a traduit de l’anglais le livre de Berverley NICHOLS « Green grows the City » édité sous le titre français « Mon petit jardin de banlieue » aux Éditions Stock en 1949
NIÈCE ESPIÈGLE
Il s’agit toujours de Françoise LANDRIEU (5.7.1.1.)
VEDETTE
Il s’agit d’Annie BARLET (5.7.2.1.), épouse de Jean DRUGEON.
Sa mère, Jacqueline LANDRIEU (5.7.2.) avait épousé Paul BARLET, Administrateur des Colonies, en Octobre 1931 et est décédée à Madagascar en Décembre 1933
GABARI
C’est dans ce quartier que l’on a découvert un cimetière fabuleux, la Nécropolis antique.
Source : Le Figaro Magazine du 9 mai 1998
DEUX PETITES NIÈCES
Nicole est en fait Nicole LABARRE (5.6.1.1.) épouse de Hubert VILSANGES et Françoise est toujours Françoise LANDRIEU (5.7.1.1.)
MILLIERS DE MORTS
En fait il n’y eut que 400 morts durant les bombardements d’Alexandrie.
Source : Edouard al-Kharrât, Alexandrie terre de Safran, Julliard, 1990
BALLILA
Phalange juvénile créée par l’Italie fasciste
JOVINEZZA
Hymne de l’Italie fasciste
MODISTE DE CARCASSONNE
Il s’agit de Pauline FOURES.
1939
Le silence de Tante Thérèse sur la période allant de 1939 à 1945 est dû au fait de son admiration sans bornes du Maréchal Pétain.
ASILE NORMAND
Il s’agit de la Vieille Église de Tancarville.
APPARTEMENT DE CANNES
Il s’agit de leur appartement du Domaine des Pins, ancienne route de Fréjus, maintenant Avenue du Docteur Picaud.
QUARANTAINE MONDIALE
Il s’agit de la WORLD HEALTH ORGANIZATION (W.H.O.), ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ (O.M.S.).
Siège : Avenue Appia, 1211 Genève
Création : juin 1946, Conférence Internationale de la Santé, New York – entrée en fonction : avril 1948.
Organisation : Assemblée mondiale de la santé réunie une fois par an. Conseil exécutif de 31 membres renouvelable par tiers chaque année, se réunissant au moins 2 fois par an. Secrétariat sous l’autorité d’un directeur général, comprend les services techniques et administratifs.
Bureaux régionaux : Afrique (Brazzaville), Amérique (Washington), Asie du Sud-Est (New Delhi), Europe (Copenhague), Méditerranée Orientale (Alexandrie), Pacifique Occidental (Manille).
But : amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible.
Moyens : promotion des soins de santé primaires, partie intégrante du développement économique et social, enseignement et formation professionnelle, coopération technique avec les pays pour amélioration des services de santé publique, lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles, standardisation des méthodes et médicaments, législation sanitaire internationale, promotion et développement de la recherche.
Précédents :
– 1853 – Convention sanitaire internationale (guerre de Crimée)
– 1864 – Convention de Genève (création de la Croix-Rouge)
– 1907 – Office International d’Hygiène Publique (Paris)
– 1923 – Organisation d’Hygiène de la S.D.N. (Genève)
Source : QUID 1989 – page 824
CLOCHARDS SUR LES QUAIS DE MARSEILLE
Pieux mensonge : Oncle Édouard et Tante Thérèse étaient en vacances en France lors de la nationalisation du Canal de Suez.
PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Il s’agit de René COTY.
Addenda : Le 19/08/2015, je viens de découvrir que Tante Thérèse a publié dans LA REVUE DE PARIS de mars 1914, un article d’une trentaine de page intitulé « Le retour de La Mecque. El Tor »
Michel Landrieu (5.7.1.2)